I. Biographie de Molière

1622
Naissance à Paris de Jean-Baptiste Poquelin, fils d'un tapissier ordinaire du roi, fournisseur officiel de la cour en étoffes d'ameublement et petit mobilier.

1632
Mort de Marie Cresé, la mère de Jean-Baptiste Poquelin, alors que ce dernier n'a que 10 ans.

1635
Jean-Baptiste entre au collège jésuite de Clermont (actuel lycée Louis-le-Grand). Il a pour condisciple le prince de Conti, qui deviendra l'un de ses protecteurs.

1640
Il étudie le droit à Orléans.

1641
Jean-Baptiste est avocat.

1643
Il décide, contre l’avis de son père, de devenir comédien. Avec sa maîtresse, Madeleine Béjart, certains membres de la famille de celle-ci et quelques autres comédiens, il fonde la compagnie l’Illustre-Théâtre. Il prend le nom de Molière. Les raisons qui l'ont incité à choisir ce pseudonyme n'ont jamais été élucidées.

1645
La troupe fait faillite. Emprisonné pour dettes en août, Molière est libéré grâce à l'intervention de son père. La même année, il quitte Paris avec la troupe de Charles Dufresne. Ensemble, ils vont parcourir la France pendant treize ans. Le répertoire est constitué en grande partie de tragédies et de tragicomédies ; Molière compose, pour compléter ces œuvres, deux comédies en 5 actes et en vers : L’Étourdi (1655) et Le Dépit amoureux (1656).

1650
Molière devient le directeur de la troupe de Charles Dufresne.

1653
Le prince de Conti parraine la troupe de Molière. Il la prendra sous sa protection jusqu'en 1656.

1655
Molière devient auteur dramatique. Il écrit L'Étourdi ou les Contretemps.

1656
Il joue Le Dépit amoureux.

1658
Molière a trente-six ans. Il rentre à Paris, fort d'une double expérience d'acteur comique et d'auteur dramatique et reçoit bientôt la protection de Monsieur, le frère du roi. Il joue devant le jeune Louis XIV Nicomède et Le Docteur amoureux. Ces pièces plaisent au roi, qui accorde à la troupe le droit de partager avec les comédiens-italiens la salle du Petit-Bourbon.

1659
Molière connaît un grand succès avec Les Précieuses ridicules au théâtre du Petit-Bourbon qu’il partage avec les Italiens.

1660
Sganarelle ou le Cocu imaginaire, dédicacé à Monsieur, frère du roi, est un nouveau triomphe pour Molière au Petit-Bourbon.

1661
Après la destruction de la salle du Petit-Bourbon, la troupe de Molière s'installe définitivement au Palais-Royal. Les représentations de L’École des maris, dédicacée à Monsieur, frère du roi, et des Fâcheux, dédicacés au roi, assoient sa renommée.

Ces dernières pièces sont « révolutionnaires » : elles associent le jeu comique très visuel des comédiens italiens et la représentation des mœurs de l’époque. Les comédies adaptées de sujets espagnols ou les comédies cornéliennes élevées sans effets comique sont abandonnées. Les comédies résonnent maintenant avec les codes de l’éthique et de l’esthétique galante (question des précieuses, des relations entre amour, mariage et jalousie ou des figures importunes qui outrepassent les codes de la civilité). Ces comédies font rire ceux qui évoluent en marge de système dominant : les comédies de Molière se singularisent par leur intégration inédite des valeurs du public. Le public va de bourgeoisie commerçante à l’aristocratie, en passant par les lettrés : il est composite mais plutôt aisé.

1662
__Molière épouse Armande Béjart, la fille de Madeleine Béjart. Ce mariage avec la fille de sa maîtresse lui vaut d'être accusé d'entretenir des relations incestueuses : selon certains, Armande serait la propre fille de Molière. L’École des femmes, dédicacée à Madame, la première des comédies de la maturité, soulève des questions importantes (l’institution du mariage et l’éducation des filles) et tranche avec les thèmes habituels de la farce ou de la comédie à l’italienne. La pièce irrite certains auteurs concurrents autant qu’elle choque les tenants de la morale traditionnelle, qui la jugent obscène et anti-religieuse. La pièce vaut à Molière une longue polémique. Invité à jouer ses pièces la cour dès 1658, il en devient un habitué : en 1662, il joue plus souvent à la cour qu’au Palais-Royal. Il est protégé par Monsieur et fréquemment gratifié par le roi lui-même.__

1663
Molière répond à ses adversaires en écrivant La Critique de l’école des femmes, dédicacée à la reine mère, et L'Impromptu de Versailles, pièces dans lesquelles il tourne en dérision ses détracteurs (petits marquis, faux vertueux, troupe rivale de l'hôtel de Bourgogne…). Il obtient cependant le soutien du roi (L’Impromptu est une commande du roi).

1664
Représentation du Mariage forcé et de La Princesse d'Elide.
Le Tartuffe, joué à Versailles dans une version abrégée, mais interdit de représentation publique par le roi, choque les catholiques. Molière est critiqué pour avoir mis en scène un personnage de faux dévot qui jette le doute sur la sincérité de tous les dévots. La pièce est interdite à la demande de l’archevêque de Paris. La querelle du Tartuffe durera près de cinq ans.

1665
Louis XIV décide de prendre officiellement Molière sous sa protection. Il décerne à ses comédiens le titre de « troupe du roi ».
Dom Juan, qui met en scène un libertin et que le prince de Conti définit comme une « école d’athéisme », ne sera joué que pendant quinze jours. Le contexte puritain et les pressions contraignent Molière à retirer la pièce et à ne pas la publier.
L'Amour médecin.

1666
Le Misanthrope.
Le Médecin malgré lui.
Melicerte.

1667
La Pastorale comique.
Le Sicilien ou l’Amour-peintre.

1668
Amphitryon.
Georges Dandin.
L'Avare.

1669
Monsieur de Pourceaugnac.
Le Tartuffe, enfin autorisé, connaît un triomphe.

1670
Le Bourgeois gentilhomme. Cette comédie-ballet, dont Lully compose la musique, fustige le snobisme de monsieur Jourdain, un piètre imitateur de la noblesse. Les Amants magnifiques.

1671
Psyché.%% La Comtesse d’Escarbagnas.
Les Fourberies de Scapin.

1672
Les Femmes savantes.
Cette année-là, Molière est supplanté par Lully, promoteur de l’opéra en France, qui obtient le privilège royal lui accordant l’exclusivité de la représentation des œuvres chantées et dansées. Par faveur spéciale, le roi autorise toutefois Molière à intégrer des scènes musicales et chorégraphiques dans Le Malade imaginaire.

1673
Création du Malade imaginaire au Palais-Royal.
Lors de la quatrième représentation, Molière est pris d'un malaise. Il est transporté chez lui, rue de Richelieu. Molière meurt d'une hémorragie. N'ayant pas abjuré sa profession de comédien, il ne pourra, malgré son désir, recevoir les derniers sacrements. Molière échappe de peu à la fosse commune. Il est inhumé grâce à l’intercession d’Armande Béjart auprès de Louis XIV. Il est enterré de nuit, suivi par de nombreux amis, sans aucune cérémonie. En effet, à cette époque, les comédiens sont excommuniés : accusés de promouvoir les passions mauvaises, ils ne peuvent ni se marier, ni recevoir une sépulture chrétienne.

La vie de Molière : Secrets d'histoire


  • II. Le contexte social et littéraire :

Le Molière d'Ariane Mnouchkhine (1978) : La scène du mariage forcé :


Le parti-pris de la réalisatrice


Les salons : Ridicule de Patrice Leconte (1996)


Les Précieuses :

Histoire littéraire La Préciosité


  • Documents complémentaires :

La commémoration du 400e anniversaire de la naissance de Molière :


  • Quelques critiques de L'Ecole des femmes :

L'Ecole des femmes Braunschweig


L'Ecole des femmes Aimer la littérature