• La philosophie de Sénèque


Sénèque dans Quo Vadis ?


Néron et sa cour


La Mort de Sénèque, Jacques-Louis David, 1773

Petit Palais


La Mort de Sénèque de Luca Giordano, 1684.

Louvre


Le Suicide de Sénèque :

La Revue des deux mondes

La suite de notre extrait dans les Annales de Tacite…

15,64
(1) Néron, qui n'avait contre Pauline aucune haine personnelle, et qui craignait de soulever les esprits par sa cruauté, ordonna qu'on l'empêchât de mourir. Pressés par les soldats, ses esclaves et ses affranchis lui bandent les bras et arrêtent le sang. On ignore si ce fut à l'insu de Pauline ; (2) car (telle est la malignité du vulgaire) il ne manqua pas de gens qui pensèrent que, tant qu'elle crut Néron inexorable, elle ambitionna le renom d'être morte avec son époux, mais qu'ensuite, flattée d'une plus douce espérance, elle se laissa vaincre aux charmes de la vie. Elle la conserva quelques années seulement, gardant une honorable fidélité à la mémoire de son mari, et montrant assez, par la pâleur de son visage et la blancheur de ses membres, à quel point la force vitale s'était épuisée en elle. (3) Quant à Sénèque, comme le sang coulait péniblement et que la mort était lente à venir, il pria Statius Annaeus, qu'il avait reconnu par une longue expérience pour un ami sûr et un habile médecin, de lui apporter le poison dont il s'était pourvu depuis longtemps, le même qu'on emploie dans Athènes contre ceux qu'un jugement public a condamnés à mourir. Sénèque prit en vain ce breuvage : ses membres déjà froids et ses vaisseaux rétrécis se refusaient à l'activité du poison. (4) Enfin il entra dans un bain chaud, et répandit de l'eau sur les esclaves qui l'entouraient, en disant : "J'offre cette libation à Jupiter Libérateur." Il se fit ensuite porter dans une étuve, dont la vapeur le suffoqua. Son corps fut brûlé sans aucune pompe il l'avait ainsi ordonné par un codicille, lorsque, riche encore et très puissant, il s'occupait déjà de sa fin.

  • La citation du jour Lettres à Lucilius de Sénèque, lettre 93 :


"Non ut diu uiuamus curandum est, sed ut satis; nam ut diu uiuas fato opus est, ut satis, animo. Longa est uita si plena est; impletur autem cum animus sibi bonum suum reddidit et ad se potestatem sui transtulit."

il convient de veiller non à vivre longtemps mais à vivre pleinement; en effet, vivre longtemps est l'affaire du destin, vivre pleinement est celle de l'âme. La vie est longue, si elle est remplie. Or, elle est remplie, aussitôt que l'âme a repris possession du bien qui lui est dévolu et qui ne relève plus que d'elle-même.